--- ATTENTION : CONSERVEZ CETTE LICENCE SI VOUS REDISTRIBUEZ CE FICHIER --- License ABU -=-=-=-=-=- Version 1.1, Aout 1999 Copyright (C) 1999 Association de Bibliophiles Universels http://cedric.cnam.fr/ABU/ abu@cnam.fr La base de textes de l'Association des Bibliophiles Universels (ABU) est une oeuvre de compilation, elle peut être copiée, diffusée et modifiée dans les conditions suivantes : 1. Toute copie à des fins privées, à des fins d'illustration de l'enseignement ou de recherche scientifique est autorisée. 2. Toute diffusion ou inclusion dans une autre oeuvre doit a) soit inclure la presente licence s'appliquant a l'ensemble de la diffusion ou de l'oeuvre dérivee. b) soit permettre aux bénéficiaires de cette diffusion ou de cette oeuvre dérivée d'en extraire facilement et gratuitement une version numérisée de chaque texte inclu, muni de la présente licence. Cette possibilité doit être mentionnée explicitement et de façon claire, ainsi que le fait que la présente notice s'applique aux documents extraits. c) permettre aux bénéficiaires de cette diffusion ou de cette oeuvre dérivée d'en extraire facilement et gratuitement la version numérisée originale, munie le cas échéant des améliorations visées au paragraphe 6, si elles sont présentent dans la diffusion ou la nouvelle oeuvre. Cette possibilité doit être mentionnée explicitement et de façon claire, ainsi que le fait que la présente notice s'applique aux documents extraits. Dans tous les autres cas, la présente licence sera réputée s'appliquer à l'ensemble de la diffusion ou de l'oeuvre dérivée. 3. L'en-tête qui accompagne chaque fichier doit être intégralement conservée au sein de la copie. 4. La mention du producteur original doit être conservée, ainsi que celle des contributeurs ultérieurs. 5. Toute modification ultérieure, par correction d'erreurs, additions de variantes, mise en forme dans un autre format, ou autre, doit être indiquée. L'indication des diverses contributions devra être aussi précise que possible, et datée. 6. Ce copyright s'applique obligatoirement à toute amélioration par simple correction d'erreurs ou d'oublis mineurs (orthographe, phrase manquante, ...), c'est-à-dire ne correspondant pas à l'adjonction d'une autre variante connue du texte, qui devra donc comporter la présente notice. ----------------------- FIN DE LA LICENCE ABU -------------------------------- --- ATTENTION : CONSERVEZ CET EN-TETE SI VOUS REDISTRIBUEZ CE FICHIER --- <IDENT presseguerre> <IDENT_AUTEURS anonyme> <IDENT_COPISTES swaelensg> <ARCHIVE http://cedric.cnam.fr/ABU/> <VERSION 1> <DROITS 0> <TITRE LA PRESSE EN TEMPS DE GUERRE> <GENRE prose> <AUTEUR > <COPISTE > <NOTESPROD> Cette brochure publiée en français par le Ministère britannique de l'Information en février 1944 donne un aperçu de la situation de la Presse dans ce pays au cours de la 2me Guerre Mondiale. L'orthographe du document original a été respectée. L'edition qui a servi de base a la presente numerisation peut etre consultee a la Bibliotheque Publique et Universitaire de Geneve. This brochure was published in French by H.M. Ministry of Information in February 1944. It documents the situation of the Press in the U.K. during the second World War. Spelling mistakes have not been corrected. The original volume from which the following digital version has been produced can be consulted at the Bibliotheque Publique et Universitaire de Geneve, in Geneva, Switzerland. </NOTESPROD> ----------------------- FIN DE L'EN-TETE -------------------------------- ------------------------- DEBUT DU FICHIER presseguerre1 --------------------------------MINISTÈRE DE L'INFORMATION
*LA PRESSE EN TEMPS DE GUERRE*
N.B.‹ Ce document n'est pas destiné à la reproduction textuelle, mais
simplement à des fins de référence. En utilisant ce document, les lecteurs sont
priés de noter la date de sa publication.
16 février 1944.
Autorisé par la Censure Britannique. No. Q.5554.
*INTRODUCTION*
Avant la guerre, la presse britannique était une vaste
industrie qui se développait constamment. En 1930, elle prenait place au 23 ème
rang parmi les principales entreprises de la GrandBretagne, par le nombre de
personnes qu'elle employait (le recensement industriel de 1931 évaluait ce
nombre à 79,620 soit 20,000 de plus qu'en 192l), et au 11 ème par le rendement
net. En 1936, le tirage des journaux du matin atteignait approximativement
13.000.000 d'exemplaires, soit une moyenne de 95 par 100 familles, et les
journaux du dimanche produisaient une moyenne de 130 exemplaires par 100
familles. Entre 1929 et 1939, tous les journaux anglais conséquents
reconstruisirent ou êtendirent leurs installations afin de faire face à la
demande toujours croissante en matière de circulation et d'annonces.
C'était, en outre, une industrie qui absorbait une très forte proportion de
personnel spécialisé. Une statistique politiqueet économique publiée en 1935
montrait, en premier lieu, que le personnel administratif employé à la
production des journaux comptait 20.000 employés, soit 30% du total, alors que
celui de l'industrie de ce pays, dans son ensemble, n'était que de 10% en
second lieu qu'environ un sixième des employés, c'estàdire quatre fois plus
que la moyenne pour toutes les industries, était composé d'ouvriers spécialisés,
en troisième lieu que la proportion entre les hommes et les femmes était passée,
de 515, en 192l, à 644, en 1931, alors que dans l'industrie en général elle
avait baisse, durant la même période, de 240 à 236.
Enfin, les journaux étaient la propriété de simples particuliers qui les
finançaient et les contrôlaient (voir Annexe A); la presse exerçait donc cette
liberté dans la publication des nouvelles et dans l'expression des opinions que
Wilkes louait dans son North Briton (1762) en la définissant comme "le
droit de naissance d'un Anglais, estimé, à juste titre, comme le rempart le plus
solide des libertés de ce pays."
C'est compte tenu de cette indépendance, de cette expansion et d'une mesure
de spécialisation toujours croissante dans toutes les branches de l'industrie
journalistique que les changements introduits par les conditions du temps de
guerre doivent être envisagés.
*Approvisionnement en papier*
(I) Général
Les papeteries anglaises produisaient, avant la guerre, environ 900.000
tonnes par an de papierjournal en utilisant de la pulpe importée, dont 80 %
venait de Scandinavie. L'approvisionnement était augmenté de quelque 300.000
tonnes de papierjournal acheté par un certain nombre de journaux de Londres et
de la province aux papeteries du Canada, de TerreNeuve et de la Scandinavie.
Cela portait le total annuel, disponible dans ce pays, à 1.200.000 tonnes. En
1938, on évaluait à 21.000 ou 23.000 tonnes, par semaine, le papier utilisé par
les journaux et les périodiques de toutes sortes.
Depuis le commencement de la guerre, le chiffre de la consommation a baissé
de près de 80 %, la moyenne hebdomadaire actuelle étant approximativement de
4.850 tonnes.
Cette réduction s'est faite par l'action conjointe des journaux, par
l'intermédiaire de la Newcprint Supply Company (voir Annexe D) et du
gouvernement, par l'entremise du "Paper Control", établi comme département de
Ministère du Ravitaillement, en septembre 1939, en vertu de l'Art. 55 des
Règlements de la Défense. Généralement parlant, on peut dire que le gouvernement
fixe le tonnage disponible et que la Compagnie et la Division du Papierjournal
du "Paper Control" sont chargés d'en assurer la répartition équitable et
économique.
(II) Mesures restrictives
Les mesures prises pour la réduction de la consommation du papierjournal, au
cours de la guerre, ont été les suivantes:
(1) Un arrangement auquel les journaux coopérèrent, en vertu duquel les
fournitures étaient réduites à 60 % de la quantité utilisée durant la période
19381939 prise comme base de mesure. Il fut opérant de septembre 1939 à juillet
1940, époque à laquelle l'importation de pulpe et de papierjournal fut régie
principalement par des considérations de tonnage maritime. Durant cette période,
il y avait suffisamment de pulpe et de papier pour satisfaire à la demande
courante. La moyenne du total utilisé fut d'environ 14.500 tonnes par semaine.
(2) Une Ordonnance sur le contrôle du papier (No. 19) rendue en juin 1940,
limitant le nombre de pages à publier, d'après le format et le prix
d'avantguerre du journal intéressé. Cette restriction fut imposée en
conséquence de la pénurie soudaine de papier déterminée par l'invasion allemande
de la Norvège qui ferma la Baltique et coupa la Scandinavie comme source
d'approvisionnement. En même temps la Newsprint Supply Company introduisit la
réglementation de la circulation qui fixait le nombre d'exemplaires que chaque
journal pouvait publier chaque semaine; ce nombre ne devait pas dépasser celui
de la semaine précédant immédiatement l'introduction du système. L'effet de ces
mesures fut d'abaisser la moyenne hebdomadaire de consommation, entre juillet
1940 et mars 1941, à environ 6.800 tonnes.
(3) Une réduction de 17 %, en mars 1941, du tonnage alloué pour la première
période de circulation fixe, qui abaissa la consommation moyenne
approximativement à 5.800 tonnes par semaine.
(4) L'introduction, en avril 1941, du système de " ration de base," en vertu
duquel chaque journal se voyait allouer un tonnage suffisant pour couvrir une
période donnée de circulation avec un nombre réduit de pages (ordinairement 75 %
de celui alloué aux termes de l'Ordonnance de contrôle 19), décidée par la
Newsprint Supply Company, sur la base des rapports qui lui étaient soumis sur
les stocks et la consommation hebdomadaires. (Aucun journal n'était obligé
d'accepter la nouvelle limitation du nombre de ses pages; tous avaient le droit
de continuer de publier jusqu'au maximum autorisé par l'Ordonnance 19 et de s'en
tenir à la nouvelle allocation en réduisant leur circulation). En conséquence,
la consommation moyenne fut abaissée à environ 4.850 tonnes par semaine.
(5) Une réduction de 10 % en mars 1942, par rapport au chiffre de la période
précédente, ce qui abaissa la consommation moyenne à 4.430 tonnes par semaine.
(6) Une nouvelle réduction de 2 1/2 %, en février 1943. A partir de cette
date et jusqu'en septembre 1943, époque à laquelle une augmentation de 11 1/2 %
fut accordée pour satisfaire à la demande de journaux pour les forces armées, la
moyenne hebdomadaire du total de consommation fut au niveau très bas de 4.320
tonnes environ.
Les autres mesures appliquées pour assurer le maintien des fournitures de
papier furent les suivantes:
(a) Ordonnance (No 16) sur le contrôle du papier qui interdisait la
manufacture de feuilles de nouvelles concurrentes. Les journaux ont maintenant
des affiches permanentes disant, par exemple, "Lisez les nouvelles de guerre
dans le Star" et les marchands de journaux inscrivent, à la craie, les grands
titres sur des tableaux noirs.
(b) Ordonnance (No. 48) sur le contrôle du papier, interdisant la
publication, sans autorisation spéciale, de tout journal qui n'était pas imprimé
en GrandeBretagne avant le mois d'août 1940 (des exceptions étaient faites dans
le cas de publications servant directement l'effort de guerre), et limitant les
intervalles de publication de ces journaux à ceux qui existaient avant cette
date.
(c) L'abolition du système des " vendus ou reprise des invendus ", par
lequel, avant la guerre, les marchands de journaux recevaient des journaux une
allocation pour tous les exemplaires invendus. Cette mesure fut, pendant quelque
temps, appliquée par décretloi, mais on constata que cette rigidité était une
source de graves inconvénients immérités (par exemple une consignation de
journaux pouvait être retardée de 24 heures en raison d'une soudaine pression de
trafic sur une voie de chemin de fer et, ainsi, devenir une perte totale pour le
marchand), et le décret fut rapporté. A présent, l'affaire est traitée par les
journaux euxmêmes; les cas douteux tels que celui que nous avons cité, sont
soumis à l'Association des Propriétaires de Journaux, ou à la Newspaper Society,
pour décision finale. En conséquence de l'interdiction, les marchands de
journaux régularisent leurs achats par leurs commandes fixes, et jusqu'en
septembre de cette année, époque à laquelle l'augmentation de l'allocation de
papier permit aux journaux d'augmenter leur tirage (l'augmentation quotidienne
est de 2.000.000), il était rare de pouvoir se procurer dans un kiosque un
exemplaire restant d'aucun journal. De plus, lorsqu'un client demandait à son
marchand de lui livrer régulièrement un journal quelconque, il lui fallait
souvent attendre des semaines jusqu'à ce qu'un autre client eût annulé sa
commande et libéré ainsi son exemplaire.
(d) L'introduction, le 15 février 1943, d'un papier plus léger, 14 livres
anglaises, au lieu de 14 3/4 par rame. Cela permit de conserver le même nombre
de pages ou d'exemplaires sans accroître le tonnage consommé.
(III) Stocks de papierjournal
A l'heure actuelle, chaque journal a un stock de papier suffisant pour 20
semaines de consommation à la moyenne courante. Entre 1940 et 1942, l'industrie
se trouva avoir accru ses réserves de 14 semaines à 32. A la suite de
négociations entre la Newsprint Supply Company et le gouvernement, en novembre
1942, il fut convenu de réduire les stocks, durant les 8 mois suivants, à un
approvisionnement pour 16 semaines, afin de libérer, pour des fins plus
urgentes, les navires au service de la Compagnie. Plus tard, une fourniture
supplémentaire pour 4 semaines, fut décidée. Le tableau suivant montre, sous une
forme concise, quelle fut la situation entre juin 1940 et novembre 1942.
.........................Tonnage en .............Tonnage
..........................Nombre de
.........................stocks......................hebdomadaire...................semaines
de
.................................................................utilisé...............................stocks
27.5.40.........200.000...................14.500.................................14
30.3.41.........177.600.......................5.800................................31
1.1.42............163.000......................4.850.................................34
13.4.42.........145.250......................4.430.................................33
1.8.42............140.500......................4.430.................................32
1.10.42.........138.000......................4.430.................................32
(IV) Changements de format
Avant la guerre, un grand (ici,
grand indique une page de plus de 1713 centimètres carrés) journal quotidien de
Londres produisait chaque jour, de 16 à 24 pages et un quotidien provincial, de
8 à 12 pages. Les journaux du dimanche en avaient de 20 à 34 et les
hebdomadaires locaux jusqu'à 24 par numéro. Aujourd'hui, la grande majorité des
grands quotidiens londoniens et provinciaux tirent sur quatre pages; les petits
quotidiens et les journaux à petit tirage, sur 8, et les journaux du dimanche
sur 6 ou 8.
Les principales exceptions à la règle des 4 pages quotidiennes ont été celles
du Times à 3d, du Daily Telegraph à 1 1/2, du Manchester
Guardian, du Scotsman et du Glasgow Herald à 2d, qui
paraissent habituellement sur un plus grand nombre de pages. Cela est dû, en
partie, à leur prix plus élevé (en vertu de l'Ordonnance No 19, un grand
quotidien se vendant à raison de 2d ou davantage, pendant l'année qui précéda
immédiatement la guerre, avait son maximum de pages fixé à 60 par semaine; celui
de 1 1/2 à 38, et celui de moins de 1 1/2 à 36 seulement), en partie à une
réduction volontaire de leur circulation, et en partie au fait qu'ils publient
un grand nombre d'annonces classées qui sont reconnues, même en temps de guerre,
comme un service d'utilité publique. Le Times a, en outre, conservé sa
place d'instrument reconnu de publication des compterendus complets des débats
parlementaires et des affaires judiciaires. Actuellement, le Times et le
Manchester Guardian varient de 8 à 10 et de 6 à 8 pages respectivement,
le Daily Telegraph de 4 à 6.
Les hebdomadaires locaux varient également le volume de leurs numéros. La
limitation à 12 pages par semaine qui leur était imposée par l'Ordonnance 19 fut
modifiée par une directive à cette ordonnance, en novembre 1940. Cette directive
portait à 3 mois, afin de tenir compte des annonces saisonnières, la période de
comparaison pour cette catégorie de journaux (définis comme ceux publiés pour
une circulation normale à l'intérieur de la région, comté, ville, arrondissement
ou hameau dans lesquels ils paraissent). Cela veut dire qu'un hebdomadaire local
vendu à 2d, ou davantage, durant la période précédant immédiatement la guerre,
peut tirer jusqu'à 156 pages en 13 éditions consécutives commençant les 1 er
janvier, 1 er avril, 1 er juillet et 1 er octobre de n'importe quelle année.
L'allocation du nombre de pages des journaux à bon marché de cette catégorie,
est calculée sur la même base.
Il n'est pas possible de donner des chiffres exacts en ce qui concerne le
taux de réduction depuis septembre 1939, étant donné qu'il a varié
nécessairement selon le format, le prix et la fréquence de publication des
différentes classes de journaux. Si néanmoins on prend comme exemple un grand
quotidien national, le taux peut s'établir comme suit: entre septembre 1939 et
avril 1940, le journal tirait sur 12 pages; entre avril et juillet 1940, sur 8;
entre juillet 1940 et mars 1941, sur 6; entre mars et avril 1941 sur 6 pendant 4
jours et sur 4 pendant 2 jours; entre avril 1941 et la date présente sur 4.
Le problème de la compression qui se posait aux journaux qui, dans quelques
pages doivent publier toutes les nouvelles de guerre, les nouvelles intérieures
ordinaires et autant d'annonces que possible, a été résolu de bien des manières
diverses. Les changements d'aspect les plus frappants ont été (a) le recours à
des marges plus étroites (b) l'adoption de caractères plus condensés, (c) un
plus grand nombre de colonnes par page; tous les journaux de format standard (la
longueur de la colonne étant de 57 centimètres 15), à l'exception du Times
, ont maintenant 8 colonnes au lieu de 7; le Daily Mirror 6 au lieu
de 4; le Daily Sketch 5 au lieu de 4, et (d) la réduction de l'espace du
titre et des vedettes.
Le texte de lecture a été réduit aux faits essentiels. En général, les
informations sont plus courtes, plus concises qu'avant la guerre, les faits
secondaires (compterendus de réunions) ont presque disparu; la " ration de
crime " est restreinte; les pages consacrées aux sports et à la finance sont
devenues des colonnes occasionnelles (ce qui a été facilité par la réduction de
l'activité dans ces deux sphères); les sections pour les femmes et pour les
enfants ne paraissent plus régulièrement et certains journaux les ont supprimées
complètement; enfin, les espaces consacrés à des sujets étrangers au
journalisme, tels que l'assurance libre, les concours, etc., que certains
organes avaient adoptés comme armes de lutte pour l'augmentation de leur
circulation avant la guerre, ont été universellement abolis.
(V) Changements dans les dépenses
La baisse de la capacité de manufacture des papeteries anglaises de 100 % à
15 % due, en partie à la pénurie de matières premières la pulpe produite à
l'intérieur est rare et bien que les importations du Canada aient augmenté de
72.000 tonnes, en 1939, à 270.000, en 1943, cela ne représente qu'une fraction
du tonnage importé avant la guerre , en partie à la diminution de la
maind'¦uvre, de même que le coût élevé de la pulpe importée résultant des frais
de transport et de manipulation, ont presque triplé le prix du papierjournal.
Le tableau suivant illustre l'accroissement constant du prix par tonne, à partir
de chiffre de 1939 de livres sterling 11 5s. 0d. par tonne.
(En livres sterling (£), shillings (s) et pence (d)
..................................Contrôlé...................................Égalisé
28.2.40......................£ 21 10s 0d.
27.5.40......................£
22 11s 6d........................£22 10s 0d
1.7.40.........................£
24 0s 0d..........................£24 0s 0d
26. 10.40..................£ 28
10s 0d........................£26 0s 0d
1.1.42.........................£ 28
15s 0d.......................£26 0s 0d
13.4.42......................£ 30 0s
0d..........................£28 0s 0d
1.8.42.........................£ 30 0s
0d..........................£29 0s 0d
1.10.42......................£ 30 15s
0d........................£30 2s 6d
8.2.43.........................£ 32 5s
0d..........................£31 12s 0d
(Ces prix sont ceux de la tonne forte
de 2.240 livres)
La pratique d'égalisation des prix entre le papier importé et le papier
produit à l'intérieur, s'est révélée saine. Elle a été appliquée par la
Newsprint Supply Company qui, par accord général, distribue tout le
papierjournal par l'intermédiaire des papeteries anglaises, en leur payant une
commission sur leurs bénéfices de la vente de papier importé pour chaque tonne
de papier manufacturée à l'intérieur et vendue à un prix inférieur au taux
contrôlé. Tout au long des opérations, les importations de papier canadien ont
pu se faire à environ livres sterling 5 de moins par tonne que le prix du papier
fabriqué dans le pays. A la fin de novembre 1942, le montant des sommes versées
en commission aux papeteries anglaises et en égalisation des prix s'élevait
approximativement à £ 700.000.
L'un des effets de l'augmentation des prix a été de compenser dans une
certaine mesure, la baisse des frais de publication des journaux résultant de la
diminution des fournitures de papier. Par exemple, un quotidien londonien d'une
circulation de 2.000.000, sortant 24 pages en six jours de la semaine,
utilisait, en 1938, 1.700 tonnes de papier par semaine. Au prix d'avantguerre
de (Livres sterling) £11 5s 0d par tonne, la dépense hebdomadaire en papier
s'élevait à £ 19.125. Si les prix étaient restés statiques, le même journal avec
le même chiffre de circulation tirant 4 pages sur du papier 10 % plus léger que
celui d'avantguerre, dépenserait actuellement une somme de £ 2.870 seulement
par semaine. En fait, un tel journal doit dépenser aujourd'hui £ 7.650 par
semaine, de sorte qu'alors que la réduction du poids de papier consommé a été de
plus de 80 %, celle des dépenses n'est que de 63 % environ.
(VI) Chiffres de tirage
D'une façon générale, la vente des journaux au cours de ces 4 dernières
années a tendu à augmenter. Une étude récente (a) faite par le World's Press
News, montrait qu'entre juin 1939 et juin 1943, les journaux nationaux
populaires (du matin) enregistrèrent une baisse de tirage d'environ 4,7 %; les
journaux londoniens du soir un gain de 9,2 %; les journaux du dimanche un gain
de 18,2 %; les journaux du matin de la province un gain de 10,6 % et les
journaux provinciaux du soir un gain de 3,75 %. Les variations entre les divers
journaux de chaque classe par exemple, le Daily Express enregistra une
augmentation de 2.510.019, en juin 1939, à 2.531.000, en juin 1943, bien qu'en
général sa classe subît une baisse ont été dues surtout à l'administration des
allocations courantes de papier et à des causes étrangères telles que les
mouvements de population (le Daily Express imprime à Glasgow et à
Manchester et il est, par conséquent, en mesure de retrouver dans ces régions ce
qu'il peut perdre du fait de l'évacuation de Londres) et non pas à la vente
concurrente. Inévitablement, l'esprit de concurrence des ventes qui, avant la
guerre, s'épanouissait entre les quotidiens nationaux et leurs rivaux des
provinces, fut l'une des premières victimes des restrictions et des contrôles du
temps de guerre.
Les seuls journaux qui aient accusé une diminution marquée de leur tirage, en
conséquence de la pénurie de papier, sont ceux, tels que le Times (entre
juin 1939 et juin 1943, sa vente a baissé de 200.869 à 157.739, soit de 25 %) et
le Daily Telegraph (à partir de juin 1940 alors qu'elles atteignaient
913.997 exemplaires ses ventes ont baissé à 649.662), qui pour des raisons de
politique déjà expliquées ont délibérément réduit leurs ventes. Dans ces cas, la
pratique qui s'est implantée parmi les lecteurs et qui a été grandement
encouragée par les directions de journaux, de se passer leurs exemplaires,
signifie que les chiffres de tirage ne représentent pas exactement le nombre de
lecteurs.
(a) N.B. Portant seulement sur les journaux appartenant au Bureau de
Vérification des comptes de tirage, et par conséquent incomplets.
*La Presse et l'État*
(I) Censure de presse
En GrandeBretagne, la censure de presse est volontaire. Le gouvernement n'a
aucun pouvoir statutaire d'interdire la publication de quoi que ce soit, qui se
rapporte ou non à la guerre, destiné à la consommation intérieure. Tout au plus
peutil donner son autorisation, par l'intermédiaire de la Division de la
Censure de Presse du Ministère de l'Information, à la publication du matériel
dont il est sûr qu'il n'a aucune valeur pour l'ennemi, et d'étendre sa
protection à tout journal qui publie le matériel ainsi approuvé. Aucun journal
n'est obligé de soumettre ses informations ou articles à la censure, et il ne
peut pas être puni pour le simple fait d'avoir ignoré ou défié les sanctions
officielles; mais en publiant les matériaux interdits ou noncensurés il court
le risque d'être poursuivi, en vertu de l'article 3 des Règlements de la
Défense, pour délit de publication d'informations de nature à servir l'ennemi et
à mettre en danger la sûreté de l'État.
Les commentaires ne sont pas censurables. Les journaux sont libres de
critiquer la politique du gouvernement comme ils l'entendent, une liberté dont
ils se sont constamment prévalus durant les quatre premières années de guerre,
comme en témoignent, par exemple, le tollé général en présence de l'insuffisance
d'armes et d'avions à Dunkerque; la campagne pour l'installation d'abris et
hygiéniques convenablement construits durant le " Blitz "; la critique de la
conduite de la guerre dans l'ExtrêmeOrient en 1941; les récentes protestations
contre l'acceptation de l'inclusion des généraux notoires Roatta et Ambrosia
dans le gouvernement Badoglio, et les recommandations courantes que les
autorités de ce pays devraient adopter une politique plus active et plus
réaliste en ce qui concerne la reconstruction d'aprèsguerre.
Le gouvernement ne s'occupe de l'opinion de la presse que lorsqu'elle est de
nature, d'une façon persistante, à créer, selon l'expression du Ministre de la
Sûreté Intérieure, le 1 er janvier 1941, " chez les lecteurs, un état d'esprit
qui les ferait s'abstenir de coopérer à l'effort national et qui pourrait même
les conduire à l'entraver ". Un journal peut, pour ces motifs, être suspendu
temporairement ou d'une manière permanente, comme ce fut le cas du Daily
Worker, entre 1941 et août 1942.
En s'occupant du matériel de presse, la Division de Censure de Presse a une
double tâche à remplir: la première consiste, comme on l'a déjà dit, à veiller,
dans toute la mesure du possible, à ce que rien de ce qui pourrait être utile à
l'ennemi ne paraisse dans aucun journal, revue ou livre publié en
GrandeBretagne, en second lieu il lui faut libérer pour le public la quantité
maximum d'informations dans le moins de temps possible.
L'exécution convenable de cette tâche dépend de la coopération volontaire des
directeurs: ils l'ont donnée avec empressement. Chaque directeur a en sa
possession un document connu sous le nom de " Avis sur la Défense " élaboré par
accord mutuel, avant la guerre, par des représentants de la Pressé et des divers
Départements gouvernementaux, et contenant une liste des sujets sur lesquels
rien ne devrait être publié sans l'avis du censeur. La liste a été revisée de
temps à autre et elle est supplementée par des Lettres confidentielles aux
directeurs, selon que les circonstances l'exigent.
Le système de la censure fonctionne de la manière suivante:
Le matériel est soumis volontairement, soit directement, soit par la poste à
la Section de l'Intérieur de la Division de Censure de Presse, par les journaux
quotidiens et hebdomadaires, et par les agences d'informations qui desservent
des abonnés dans ce pays. Les censeurs et les employés de la section travaillent
24 heures par jour et tous les jours de l'année, et ils peuvent être consultés à
n'importe quel moment.
Les articles et les informations soumis doivent porter clairement indiqués
(a) le nom du journal et (ou) de l'agence qui les soumet (b) le titre ou le
sujet traité (c) la catégorie du sujet: Airs, Mer, Affaires militaires, Divers.
Les épreuves sont examinées selon la priorité de réception, sauf dans le cas
où la copie est requise pour les journaux de l'aprèsmidi ou du soir, ou pour
distribution immédiate par les agences, et où elle passe avant le matériel moins
urgent. La copie pour les journaux du matin ou du dimanche a également le pas
sur celle des périodiques, à moins que ceux ci ne risqueraient d'avoir à en
souffrir.
Si des mots ou des phrases d'un article sont supprimés par les censeurs,
aucune autre altération n'est introduite dans le texte, sauf lorsqu'elle est
nécessaire pour en préserver le sens ou pour dissimuler la coupure. Si des
articles ne peuvent pas être passés, ni passés avec des coupures, ils sont "
retenus " en guise de précaution contre une publication possible à une date
ultérieure et le soumettant est avisé en conséquence. Dés qu'il est
définitivement confirmé que le matériel soumis n'a guère de chance d'être jamais
autorisé, ou qu'il n'aura plus de valeur quand il le sera plus tard, il est
marqué " nonapprouvé ". Le soumettant peut, en tout cas, le soumettre
ultérieurement si les circonstances changent .
La Section des Nouvelles de l'Intérieur a, à sa disposition, un service de
conseillers compétents pour formuler des avis autorisés sur les informations et
récits concernant les forces armées. Pour assurer un traitement rapide et
uniforme du matériel scientifique, une Section Technique de spécialistes existe
pour la censure du matériel de presse soumis par les journaux techniques ou
commerciaux.
Pour la direction, au jour le jour, des journalistes, la Section de
Coordination et de Direction, confiée à quatre directeursadjoints et
fonctionnant à toutes les heures du jour et de la nuit, publie des listes
régulières de " Stops ", de "Qualified Releases" (cellesci
suivent la suppression des stops mais maintiennent certaines restrictions
ordinairement d'un caractère technique) et des " Releases " concernant
les nouvelles et les informations générales.
Les télégrammes de presse venant de l'extérieur ne sont pas censurés dans ce
pays, puisqu'en général ils ont été approuvés au lieu d'origine, pas plus que
les messages téléphoniques de presse de provenance extérieure, bien que ces
derniers soient soumis à une surveillance.
Les photographies sont examinées par la Section Photographique qui se charge
non seulement de la censure des photos soumises par la presse intérieure, mais
aussi de l'examen de colis postaux contenant des photos de presse destinés à
être publiées en GrandeBretagne.
Enfin, des arrangements sont faits par l'intermédiaire de la Section de
Vérification et de Correspondance pour scruter un aussi grand nombre que
possible des journaux publiés dans le RoyaumeUni, à des fins de sécurité. Des
mesures sont prises, chaque fois qu'il est nécessaire, pour rappeler aux
directeurs leurs responsabilités et c'est grâce au travail de cette section que,
dans un cas grave, des poursuites pourraient être intentées.
(II) Nouvelles officielles et conférences de presse
Toutes les nouvelles gouvernementales sont communiquées à la presse par
l'intermédiaire de la Division des Nouvelles du Ministère de l'Information qui
reçoit les communiqués, les annonces spéciales et les récits de tous les
Services armés et des autres Départements, ainsi que des autres divisions du
Ministère. En outre, par arrangement spécial avec la B.B.C., la News Division
est chargée de fournir aux journalistes, à l'avance, des copies des
radiodiffusions des programmes pour l'intérieur et pour l'étranger. Les
informations fournies par ce moyen atteignent une moyenne journalière de 35.000
mots et, bien qu'une certaine proportion seulement en parasse sous la forme dans
laquelle elle a été remise, les journaux préférant rédiger leur propre copie,
elles sont très utilisées à des fins de référence.
Les conférences de presse auxquelles des experts apportent des renseignements
de base sur les informations relatives à leurs departements, sont tenues
régulièrement par le Foreign Office (Ministère des Affaires Étrangères),
par le Ministère de la Guerre Économique, par l'Amirauté, par le Ministère de
l'Air, et par le War Office (Ministère de la Guerre). En ces occasions,
les journalistes ont la possibilité de chercher des éclaircissements ou des
amplifications de n'importe quel communiqué ou annonce officielle. De plus, il y
a, de temps en temps, des conférences spéciales où des Ministres et d'importants
visiteurs d'outremer, des membres de gouvernements alliés et des hommes qui ont
pris part à des raids combinés et à d'autres engagements militaires, navals ou
aériens importants ou dramatiques, sont " interviewés " publiquement par les
journalistes. La tenue de ces conférences est une innovation du temps de guerre,
sauf dans le cas du Foreign Office.
(III) Correspondants de guerre officiels
Les journaux qui desirent envoyer des correspondants dans n'importe quelle
zone de bataille doivent en demander la permission au Ministère de la Guerre.
Quand elle a été accordée, un correspondant se voit remettre un uniforme portant
un insigne distinctif et il est libre de se rendre à sa destination selon que le
permettent les moyens de transport. En règle générale, les journaux peuvent en
envoyer 2, les agences 3, sur n'importe quel théâtre de guerre établi. Au début
de décembre 1943, il y avait 103 correspondants de guerre accrédités de
GrandeBretagne sur les théâtres actifs d'opération. Entre septembre 1939 et
décembre 1943, 4 furent tués et 1 blessé.
Le droit des correspondants sur le champ de bataille à la plus grande liberté
d'action possible, dans les limites imposées par la situation militaire, est
pleinement reconnu. Là où la nature des opérations ne permet pas d'accorder les
mêmes facilites à tous les correspondants, de un à dix d'entre eux sont choisis,
à tour de rôle, et leur copie est mise à la disposition de toute la presse. Ce
système, connu officieusement sous le nom de système de mise en commun des
informations britanniques, est sous la juridiction des autorités militaires qui
ont le pouvoir de limiter ou d'accroître le nombre des correspondants couvrant
un engagement ou une série d'engagements. L'un des meilleurs exemples du
fonctionnement de cesystème fut fourni par le raid de Dieppe du mois d'août
1942, lorsque feu A. B. Austen, du Daily Herald, couvrit l'opération pour
toute la presse de Londres.
Les journaux peuvent, s'ils le préfèrent, " partager " un correspondant de
guerre. Cela veut dire qu'ils sont également responsables du paiement de son
traitement et de ses frais, et qu'ils ont un droit égal à sa copie. Cela arrive
souvent quand très peu de correspondants sont autorisés sur un théâtre
quelconque. Le " partage " se fait également entre des journaux de
GrandeBretagne et des Dominions, et il n'est pas rare que le correspondant d'un
journal australien, dans le Pacifique, envoie une copie de ses dépêches à un
journal de Londres, à un taux de paiement convenu d'avance.
Dans les airs, les journalistes ont été autorisés à prendre part à des vols
d'opération, notamment à bord de Sunderland, sur le Baie de Biscaye, et de
Lancaster ou de Halifax, sur Berlin. De ce côtélà, la procédure normale est que
le Ministère de l'Air prévient la presse des dispositions prises à cet effet.
La même pratique est adoptée par l'Amirauté, et des correspondants ont
couvert des engagements navals du pont de contretorpilleurs, de cuirassés et de
porteavions.
(IV) Correspondants de guerre locaux
Lorsque des préparatifs contre une invasion possible furent entrepris dans ce
pays, en juin 1940, les journaux, en liaison avec le Ministère de la Guerre,
établirent (a) un groupe central de 8 correspondants de guerre à Londres qui
devaient se rendre, en cas de débarquements ennemis, et moyens de transport
permettant, aux zones affectées pour couvrir les opérations de combat, (b) des
correspondants accrédités dans tous les bureaux de journaux provinciaux qui, en
cas d'incidents dans leur zones seraient devenus immédiatement des
correspondants de guerre pour cette région. Ces correspondants furent choisis
parmi les personnels réguliers des journaux du matin et du soir des provinces.
Par accord avec le Ministère de la Guerre, leur copie devait être mise à la
disposition non seulement de leurs propres journaux, mais aussi des agences de
distribution générale Cet arrangement reste encore en vigueur.
(V) Reporters des Services
Comme service supplémentaire à la presse, destiné non pas à concurrencer mais
à combler les lacunes laissées inévitablement par les correspondants de guerre,
le Ministère de la Guerre a créé un service appelé l'Officer Observer
Scheme, qui fournit des récits vivants des activités de l'Armée britannique
aux journaux de province. Ce système fut inauguré dans le MoyenOrient, en
février 1943, lorsque 6 officiers, ayant une expérience journalistique, se
virent confier la tâche de recueillir des histoires à couleur locale qui
conviendraient particulièrement à leur publication dans la région natale du
soldat ou du régiment en cause. La copie était rédigée et envoyée au siège des
Relations Publiques du Commandement du MoyenOrient. Les histoires susceptibles
d'avoir un intérêt dépassant le cadre purement local, et que des journaux
nationaux pourraient utiliser, étaient distribuées comme communications
officielles aux correspondants de guerre sur place. Le reste était expédié, par
air, après avoir été censuré, au Ministère de la Guerre et, de là, au Ministère
de l'Information, pour distribution. Le contenu était souvent révisé et édité
par les sections régionales du Ministère avant d'être finalement libéré. Le
service eut un réel succès et il fonctionne maintenant, sur le même modèle, dans
tous les théâtres de guerre d'outremer. De 60 à 100 communications sont ainsi
préparées pour chaque consignation de matériel de presse envoyé par la voie des
airs en GrandeBretagne. La copie des champs de bataille de Sicile et d'Italie
et de l'Afrique du Nord était aux soins du quartiergénéral de l'Afrique du
Nord; celle de Palestine, de la Syrie, de l'Egypte, etc, à celui du
MoyenOrient.
L'Amirauté opère un peu sur les mêmes données dans ce pays. Un certain nombre
d'officiers ayant fait du journalisme avant la guerre et stationnés dans divers
ports britanniques sont prêts à naviguer dans les eaux métropolitaines. Leur
fonction est de fournir du matériel aux journaux et des articles aux magazines
pour ajouter aux matériaux recueillis et préparés par les reporters de guerre
accrédités.
Du matériel supplémentaire de presse est fourni également par le Ministère de
l'Air, par l'intermédiaire de son importante branche des Relations Publiques. En
GrandeBretagne, chaque région est couverte par une section distincte composée
de plusieurs officiers recrutés parmi des journalistes du temps de paix. Chaque
section soumet sa copie au directeur central de Londres, dont la fonction est de
veiller à ce qu'elle soit placée de la manière la plus utile et la plus
avantageuse. Bien des officiers des relations publiques sont qualifiés comme
canonniers d'aviation et ont pris part à des vols d'opération. Outremer, les
officiers de Relations Publiques ont surtout la charge de conduire des
correspondants de guerre et de satisfaire autant que possible à leurs besoins de
nouvelles.
(VI) Reportage sur le "front intérieur"
Des facilités sont accordées aux journalistes nationaux et provinciaux en ce
qui concerne la visite de bases navales, de camps de l'armée, de stations de la
R.A.F. et d'usines du Ministère du Ravitaillement et du Ministère de la
Production Aéronautique. Les visites sont organisées par la Section de Réception
et Facilités du Ministère de l'Information, en liaison avec le Département
intéressé.
*La Maind'¦uvre et la Presse*
(i) *Général*. Avant la guerre, il y avait environ 9.000 journalistes dans ce
pays. Plus d'un tiers de ce nombre est maintenant dans les forces armées et une
proportion appréciable du reste est occupée à des travaux nonjournalistiques.
Du côté de l'imprimerie, au moins 100.000 hommes et femmes ont été transférés de
l'industrie de la presse à d'autres travaux.
(ii) *Hommes*. En septembre 1939, une nomenclature des occupations réservées
fut introduite, en vertu de laquelle les exemptions s'appliquaient au groupes
suivants d'hommes dans l'industrie des journaux:
(1) *Rédaction*: membres de la rédaction des journaux (y compris les
photographes), périodiques et agences, de 30 ans ou plus.
(2) *Administration*: comptables, secrétaires de compagnie, directeurs de
bureau; chefs de sections; secrétaires et caissiers principaux; secrétaires
généraux, comptables, de 30 ans ou plus. Sténographes de 35 ans ou plus. Chefs
de maind'¦uvre, de travail et leurs adjoints, directeurs d'usine, chefs de
département et employés audessus du rang de contremaître, de 25 ans ou plus, à
moins qu'ils ne soient autrement et spécifiquement exemptés.
(3) *Mécanique*: compositeurs; linotypistes, monotypistes et intertypistes;
conducteurs de presse, stéréotypistes; électrotypistes; lithographes, ouvriers
sur cuivre et acier; employés de la photogravure et de la phototypogravure;
relieurs et tous autres ouvriers d'imprimerie non autrement exemptés, de 30 ans
ou plus: à l'exclusion des employés des entrepôts.
(4) *Distribution*: chauffeurs de camions lourds et de tracteurs de 25 ans,
chauffeurs de véhicules commerciaux de 30 ans.
A ce stade, les hommes " réservés " n'étaient pas autorisés à s'enrôler
volontairement dans le service permanent dans aucun des Services de la Défense
Nationale, sauf dans le Service Auxiliaire des Pompiers, s'ils s'y étaient
enrôlés avant janvier 1939.
Les journaux désireux de faire ajourner ceux des membres de leur personnel
que ne couvrait pas la Nomenclature des Occupations Réservées, devaient
s'adresser individuellement, par l'intermediaire du Ministère de l'Information,
au Ministère du Travail et du Service National.
Au début de 1940, le réglement interdisant aux " réservés " de s'enrôler
volontairement dans les Forces Armées, fut rapporté.
En juin de la même année, pour répondre à l'appel urgent aux ouvriers
spécialisés pour les usines, après l'effondrement de la France, les journaux de
province et l'industrie générale de l'imprimerie, offrirent volontairement de
transférer autant que possible de leurs meilleurs ouvriers à l'industrie des
armements. Le transfert fut organisé par des comités locaux composés de
représentants du Ministère du Travail et des organisations ouvrières et
patronales. Plusieurs centaines d'ouvriers passèrent, en conséquence, à la
production de guerre.
A la fin d'avril 1941, l'âge de " réserve " des grades mécaniques fut porté
de 30 à 35 ans. Cela eut pour effet d'augmenter immédiatement le nombre des
demandes d'ajournement puisqu'à cause du travail des comités dont nous avons
parlé, bien des journaux, du moins dans les provinces, fonctionnaient avec un
minimum, ou presque, de personnel d'imprimerie, et cela conduisit à la création,
de 4 groupes de délégués expérimentés de journaux, représentant respectivement
les quotidiens nationaux, les journaux de province, les périodiques et les
agences d'information, pour conseiller le Ministère du Travail en cette matière.
En juillet 1941, l'application de la Nomenclature révisée des Occupations
Réservées, à l'industrie journalistique, eut pour effet, pendant un temps donné,
de: (a) élever l'âge d'exemption des membres des personnels de la rédaction, de
l'entretien et de la distribution à 35 ans, sauf dans le cas des télégraphistes
et des chauffeurs de gros camions de presse pour qui il resta fixé à 25, (b)
déréserver la majorité des ouvriers mécaniciens et des membres du personnel
administratif, les exceptions dans le premier cas étant les ouvriers
linotypistes et intertypistes, les fondeurs de monotypes, les stéréotypistes,
les électrotypistes et les conducteurs de presse, et dans le second cas, les
comptables, les directeurs de tous grades et des autres grades de production
audessus de celui de contremaître non autrement et spécifiquement réservés. Le
système du travail " protégé " (réservation, à un âge inférieur à celui
prévalent généralement dans son occupation d'un individu accomplissant un
travail d'importance nationale), introduit dans la Nomenclature révisée, n'eut
pas d'effet pratique sur les journaux puisque l'industrie ne réclamait pas de
protection.
A partir du 1 er janvier 1942, alors que l'ajournement individuel fut
substitué dans toute l'industrie à la réservation en block, les membres du
personnel des journaux âgés de 35 ans et plus, devinrent passibles du service
militaire. Un système de déréservation graduelle fut institué, en vertu duquel
les âges de réservation étaient élevés d'un an, le premier de chaque mois. Dés
lors, le Ministère de l'Information cessa d'être le canal des demandes
d'ajournement qui furent adressées directement au Ministère du Travail et du
Service National, lequel en reférait aux quatre groupes indiqués plus haut. Le
Ministère du Travail désignait un de ses fonctionnaires comme secrétaire du
comité.
En offrant leurs avis au Ministère, les groupes appliquèrent deux pierres de
touche aux demandes d'ajournement: le travail estil d'importance suprême, et la
personne en cause estelle impossible à remplacer ?. Il est extrêmement rare que
l'ajournement soit recommandé dans le cas d'un homme de moins de 30 ans. Jusqu'à
présent, 7.000 demandes, y compris des renouvellements, ont été examinées de
cette manière.
Jusqu'à il y a six mois, par accord entre le Ministère et l'industrie, aucun
homme occupé du côté mécanique de la production journalistique et ayant dépassé
l'âge militaire n'a été affecté par l'Ordonnance de mars 1941 sur l'Inscription
pour le Travail, qui stipulait que tout homme, jusqu'à l'âge de 50 ans pouvait,
s'il n'était pas déjà employé au mieux de l'intérêt national, être envoyé
obligatoirement au travail dans des industries essentielles. En juillet 1943,
les associations de journaux furent invitées à examiner la situation dans le but
de libérer autant d'ouvriers mécaniciens que possible pour la production de
guerre. Un plan fut donc mis sur pied (et il est toujours en vigueur) en vertu
duquel les journaux sont requis de soumettre au Ministère du Travail une
déclaration complête sur leur personnel, leur outillage, leur tirage etc. Ces
déclarations sont soumises aux groupes à qui ont été ajoutés des représentants
des syndicats. Ces nouveaux groupes sont appelés des Comités consultatifs
industriels. Les conclusions tirées de ces déclarations guident les comités dans
leurs recommandations au Ministère du Travail.
(iii) Femmes. Au commencement de la guerre, les femmes furent employées, dans
une certaine mesure, à remplacer les hommes dans la production des journaux, à
la fois du côté de la rédaction et de celui de la mécanique. Au début de 1941,
des accords spéciaux furent élaborés par les organisations des employeurs et par
les syndicats intéressés, pour régler les conditions d'emploi des femmes dans
les imprimeries où, jusqu'alors, elles n'avaient pas été admises.
La loi de 1941 sur le Service National, qui introduisit la conscription des
femmes, ralentit le rythme d'adjonction sur ces données puisque les femmes de
moins de 25 ans, et plus tard de moins de 30, n'étaient pas autorisées à entrer
dans cette industrie. De celles qui y étaient déjà engagées, les femmes de 30
ans ou plus ont été, en général, autorisées à y rester, celles de 26 à 30 ans
sont dans le cas des " substituts de priorité ", c'estàdire qu'elles sont
autorisées à poursuivre leur travail jusqu'au jour où, soit le journal qui les
emploie,, soit le Ministère du Travail, leur trouve un remplaçant convenable;
celles en dessous de 26 ans ont été, sauf dans des cas exceptionnels,
transférées dans les services armés ou dans des fabriques d'armements.
Ce sont les Bureaux de la main d'¦uvre régionaux du Ministère du Travail et
du Service National qui s'occupent de l'ajournement individuel des femmes.
*Photographie de Presse*
(I) Général
Avant la guerre, la presse britannique était illustrée à profusion. Dans la
plupart des journaux, les photographies couvraient une page entière et elles
accompagnaient le texte des informations et des articles spéciaux. Il n'y avait
guère d'uniformité dans l'illustration puisqu'à part les services d'agences, les
quotidiens nationaux, les principaux journaux du soir et beaucoup des grands
journaux de province demandaient à leurs propres photographes, au nombre de 25 à
30 dans certains cas, des photos dont ils préféraient toujours avoir
l'exclusivité. Seuls les petits journaux de province qui ne pouvaient se
permettre d'avoir tant de photographes et pour qui l'exclusivité n'était une
considération primordiale, s'en remettaient uniquement aux agences et, même
alors, seulement pour couvrir des évènements en dehors de leur voisinage
immédiat.
Depuis 1939, la situation a fondamentalement changé. La pénurie de
maind'¦uvre a entraîné une diminution d'environ 75 % du personnel permanent des
divers journaux; la pénurie de papier a déterminé une réduction considérable des
photos reproduites. En général, l'espace restreint, la circulation limitée et la
diminution de la maind'¦uvre disponible ont accentué la tendance des journaux à
n'utiliser qu'une photo ou deux seulement pour illustrer les grandes nouvelles
sans se soucier de l'exclusivité.
(II) Situation des photographes en Angleterre
En septembre 1939, une Ordonnance sur le contrôle de la photographie fut
publiée à l'effet d'interdire la prise de photos de presque tous les sujets de
guerre. Cette interdiction concernait non seulement les camps, les aérodromes,
les arsenaux, les mouvements de troupes etc, mais aussi les usines, les
hôpitaux, les lieux bombardés et même les groupes de personnes évacuées.
L'ordonnance fut immédiatement suivie de l'octroi d'exemptions à un certain
nombre de photographes employés par les journaux et par les agences qui reçurent
un passe officiel leur permettant de photographier tous les sujets prescrits,
dans n'importe quel lieu public, à la seule condition que les épreuves fussent
soumises à l'approbation de la censure avant leur publication. Les photographes
désireux de prendre des vues à l'intérieur des usines, des camps militaires,
etc, doivent se procurer un permis ad hoc, mais dans presque tous les cas cette
autorisation est automatiquement accordée à ceux qui possèdent un passe
official. Des exceptions se produisent dans certaines institutions des services
armés telles que les aérodromes et les bases navales et dans diverses parties du
pays comme les zones côtières interdites, où, pour des raisons de sécurité, les
photographes indépendants ne peuvent pas être admis. Dans de tels cas le
photographe officiel du service intéressé remet aux photographes de presse les
vues dont ils ont besoins.
(III) Photographie des forces armées
En outre des régions spécifiées de GrandeBretagne, il y a, outremer, des
territoires où des photos ne peuvent être prises que par le service officiel de
photographie des forces armées qui s'y trouvent. L'Armée a organisé ces
photographes en un corps régulier, The Army Film and Photographic
Service. Ils sont recrutés parmi les photographes de presse du temps de paix
qui ont le grade de sergents techniciens, lesquels sont organisés en sections
spéciales et chargés de couvrir tous les aspects possibles de la ligne de combat
du front aussi bien que les sujets particulièrement intéressants immédiatement
en arrière des lignes. Avant d'être acceptés par l'A.F.P.S., ils doivent subir
la période d'entraînement normalement donnée au soldat combattant et avoir suivi
un cours spécial d'instruction sur les besoins particuliers et les difficultés
de la photographie de la bataille. De cette manière, ils sont mis à même de
faire leur travail avec un maximum de satisfaction dans les conditions les plus
dures de la bataille.
La Marine de Guerre et la Royal Air Force ont des groupes analogues mais
moins nombreux de photographes officiels différemment organisés pour couvrir des
opérations plus dispersées. Le Ministère de l'Information a, lui aussi, un
certain nombre de photographes employés principalement à couvrir les sujets
industriels et autres où des considerations de sécurité interviennent, et les
événements qui, dans les circonstances présentes, ne pourraient pas être
couverts par les photographes des journaux ou des agences de presse.
(IV) Méthodes de distribution
Les photos officielles prises dans ce pays sont, après avoir été censurées,
distribuées par la Division Photographique du Ministère de l'Information, selon
un système de roulement, aux principales agences. Sous le système britannique
normal, les agences soumettent des copies des photographies à la presse qui ne
paye que celles qu'elle publie, à un prix convenu mutuellement entre le
Ministère et la presse. Les photos des zones de bataille sont transmises par la
voie des airs et par radio au Ministère et distribuées de la même manière. Les
photos officielles des Dominions, de l'Inde et des colonies, sont traitées de la
même façon.
Le Ministère de l'Information dispose d'une bibliothèque centrale par
laquelle il est pourvu aux besoins spéciaux des périodiques (tels que
l'Illustrated London News), des journaux techniques et commerciaux. Les
livres, les expositions, les projections sur l'écran, les bandes
cinématographiques etc, sont manipulés par le même mécanisme.
*La Presse industrielle*
Comme toutes les autres sections de la presse britannique, les journaux
techniques et commerciaux servant les affaires et l'industrie ont été affectés
par la pénurie de papier et par les règlements relatifs au volume et au format.
En outre, ils ont été exposés à la perte d'une bonne partie de leurs sujets du
temps de paix puisque (a) chaque fois qu'une industrie transférait son outillage
ou son équipement de distribution à la production de guerre, ses activités ne
purent plus être indiquées dans la presse, (b) la réduction drastique de la
production pour les besoins civils normaux a empêché presque partout
l'apparition de nouveautés susceptibles d'intéresser la presse.
En raison des restrictions sur le papier, les journaux commerciaux et
techniques utilisent des papiers plus légers. Comme la presse populaire, ils ont
recours aux titres brefs, aux caractères condensés, aux petites photos et à la
copie raccourcie. Quelques uns ont changé leur format pour le ramener au format
de poche, ce qui leur a permis de maintenir leur service rédactionnel tout en
augmentant le nombre des annonces qu'ils peuvent insérer, et ainsi d'augmenter
leurs recettes puisque les prix des journaux restent les mêmes. D'autres,
particulièrement les organes les plus techniques qui auraient eu de la peine à
réduire la grandeur de leurs dessins, de leurs plans et de leurs diagrammes, ont
diminué le nombre de pages de chaque numéro.
De nouveaux sujets ont été trouvés pour remplacer les anciens. Prévoyant, au
début de la guerre, qu'un accroissement de la demande en ce qui concerne
l'entretien et la réparation suivrait la diminution de rendement de nouveaux
produits à un moment où les manufacturiers auraient de plus en plus de peine à
assurer ce service, la presse industrielle s'est attachée à recueillir, à
classer et à publier des renseignements de cette nature. Il n'est pas rare de
voir des pages de journaux techniques affichées dans les usines pour renseigner
les chefs ou les contremaîtres au sujet d'un procédé ou d'une machine
quelconque. De plus, les journaux donnent des directives individuelles par la
poste, mettant ainsi les lecteurs en rapport avec les nouvelles sources de
fourniture, les conseillant sur les substituts, leur suggérant des dessins
alternatifs et agissant comme maisons de clearing pour des commandes.
La presse industrielle tire également profit des facilités gouvernementales
pour la visite des fabriques de munitions, des chantiers de constructions
navales et maritimes, des dépôts etc, et elle publie des informations
spécialisées sur l'organisation et sur les procédés industriels courants.
Du fait de la dispersion de l'industrie et de l'enrôlement des hommes dans
les forces armées, ils consacrent davantage d'espace qu'avant la guerre aux
nouvelles d'ordre personnel.
Une de leurs fonctions les plus importantes a été, et elle est toujours, de
rapporter et d'interpréter les règlements édictés par le gouvernement. Outre
qu'ils résument les décrets et les ordonnances sous une forme concise facile à
comprendre par les industries intéressées, ils exercent leur droit de formuler
des critiques considérées et constructives en conséquence desquelles des
modifications ont été souvent apportées aux règlements originels, au profit du
commerce et de la production de guerre en général. A ce sujet, le directeur d'un
grand groupe de journaux industriels disait au début de 1943: " En disséminant
ces renseignements essentiels parmi les manufacturiers, les marchands de gros et
les détaillants intéressés, la presse commerciale a rendu, d'une manière très
économique, un service qui a contribué d'une façon appréciable, à l'organisation
efficiente du commerce et de l'industrie dans les conditions du temps de guerre.
On peut même aller plus loin et dire que les Ministères utilisent la presse
commerciale comme le seul moyen pratique de répandre certaines informations
vitales."
Le standard de publicité commerciale et technique s'est amelioré durant la
guerre du fait que plusieurs grandes agences de publicité ont tourné leur
attention de ce côtelà en raison du déclin forcé des annonces de presse en
général. La presse industrielle peut et doit toujours avoir la même proportion
entre la publicité et la matière rédactionnelle qu'avant la guerre. Les
Départements gouvernementaux qui ont affaire à l'industrie, le Ministère du
Ravitaillement (Bureau de Récupération), le Ministère de la Production
industrielle et le Ministère du Commerce spécialement, utilisent constamment de
la place pour des annonces dans la presse industrielle.
*Le petit journal*
La principale fonction, en temps de paix, des journaux hebdomadaires de
province, y compris ceux qui ont un tirage inférieur à 10.000 numéros, était de
donner un compterendu complet et exact des nouvelles locales. C'est par
l'instrument impartial des petits journaux que des millions d'habitants de la
GrandeBretagne étaient tenus au courant des évènements, au jour le jour, des
courants d'opinion et des développements survenus dans les districts ou dans les
groupements particuliers où ils vivaient.
Durant toute la guerre, les petits journaux ont continué à fournir ce service
essentiel qui a pris de l'importance du fait des mouvements des populations
industrielles et de l'envoi, outremer, avec les forces armées, d'hommes et de
femmes de leurs localités. Des exemplaires sont expédiés dans d'autres parties
du pays et aux zones de bataille d'outremer où ils servent de liens précieux
avec le foyer.
Les journaux hebdomadaires locaux ont également servi à la reproduction des
décrets et déclarations du gouvernement sous la forme la plus utile à leur
propre localité. Par exemple, quand un hebdomadaire couvre une région agricole,
il fait en sorte que les fermiers et les autres personnes intéressées de cette
région se rendent bien compte des effets que ces ordonnances auront sur leur
industrie particulière.
La restriction de la consommation de papier les a obligés, comme la presse
quotidienne, à diminuer le nombre de leurs pages. Un petit nombre
d'hebdomadaires ont réduit leurs éditions à 4 pages, la majorité d'entre eux
tirent sur 8 pages.
La nécessité de maintenir le volume des nouvelles locales dont les annonces
telles que celles des naissances, des mariages, des décès, des ventes locales
aux enchères, des avis officiels etc, seraient considérés comme en faisant
partie, a entraîné une réduction du nombre des articles publiés. Quand ces
articles paraissent, ils sont appréciés davantage pour leur utilité à la
communauté conseils aux ménagères sur les problèmes d'alimentation, conseils aux
fermiers sur la manière de surmonter des difficultés du temps de guerre‹que pour
leur valeur de distraction.
Une plus grande proportion d'espace, dans les journaux de province est
consacrée aux annonces classées qu'à une catégorie quelconque de réclame. Une
étude tirée des conclusions d'une enquête du journal américain Editor and
Publisher et publiée dans le Wartime Trading Bulletin No 94 déclarait
qu'un examen minutieux de 37 journaux de province, choisis au hasard, révélait
que les annonces classées occupaient 31:5 % de la place réservée à la publicité.
Les articles ménagers venaient au second rang avec 14:4 %; les médicaments
patentés au troisième avec 10:5 %, et le gouvernement au quatrième avec 9:6 %.
Les journaux examinés avaient une moyenne de 6 ou 7 pages et la moitié de leur
contenu était considérée comme du matériel de rédaction.
La distribution du petit journal hebdomadaire a été peu affectée par les
conditions de transport en temps de guerre. Les journaux étant plus légers et de
format moins grand, prennent moins de place dans les trains. Quand des camions
sont utilisés pour les livraisons, une allocation d'essence est faite au journal
par le Bureau de l'Essence. Dans les cas où un litige surgit au sujet de la
quantité allouée, la Newspaper Society intervient au nom du journal et un
arrangement satisfaisant est ordinairement conclu.
La mobilisation du potentiel humain pour les forces armées et pour
l'industrie a causé de réelles difficultés et parfois de sérieux préjudices aux
petits journaux. Un questionnaire adressé, en mars 1942, à quelque 130 journaux
de province, révéla que 80 hebdomadaires n'avaient plus qu'un seul homme restant
dans au moins un de leurs département et que 58 auraient été obligés de fermer
s'ils avaient perdu davantage d'hommes. En fait, aucun n'a cessé de paraître,
mais la majorité d'entre eux sont publiés par des hommes ayant dépassé l'âge
militaire, avec l'aide d'hommes rentrés du régiment, de réformés et de garçons
et de filles endessous de l'âge militaire. Dans un cas, par exemple, où tout le
personnel d'avantguerre d'un petit journal hebdomadaire était parti, le
propriétairedirecteur était à la fois son propre reporter, son correcteur et il
donnait la main à la révision de morasses et à la mise en page. Son personnel
d'imprimerie se composait d'un jeune homme de 18 ans, d'un autre de 17, de trois
de 15 ans et d'un de 14.
*Fleet Street durant le blitz*
Les bureaux de bien des journaux de Londres et de la province furent détruits
ou endommagés durant les raids aériens de 1940 et de 1941. Un seul manqua sa
publication, mais ce ne fut que pour une édition seulement.
Les journaux de Londres avaient pris des dispositions pour continuer de
paraître en province si la métropole devenait intenable. Aucun cependant ne fut
forcé de recourir à cet expédient. Les arrangements faits avant la guerre pour
l'utilisation d'autres installations, en cas de nécessité, suffirent
généralement à entretenir un rendement et une distribution ininterrompus.
Lorsque ces arrangements furent rendus inopérants par l'action ennemie, la
lacune ainsi créée fut comblée par l'improvisation et par la coopération au sein
de l'industrie. Le cas du News Chronicle en fournit une bonne
illustration. La nuit du 10 mai 1941, les bureaux de ce journal, dans Bouverie
Street, furent complètement démolis par des bombes. Son outillage de secours de
Commercial Wharf avait été brisé au cours d'un raid précédent et son plan de
continuation de sa production avec l'outillage des News of the World ne
pouvait pas être appliqué à cause d'un incendie dans le bâtiment de cet organe.
Le transfert eut donc lieu en un autre endroit, Allied Newspapers, où dix
presses furent rendues immédiatement disponibles pour le News Chronicle.
Celuici, en conséquence, put continuer de paraître sans que le public, en
général, fût conscient du changement de source.
Les embarras causés à la distribution par la rupture des communications
téléphoniques entre Fleet Street et les provinces, furent minimisés par les
mesures prises par le Ministère de l'Information et par l'Administration
Centrale des Postes, qui purent organiser rapidement des services d'alternative.
Après le raid de la nuit du 10 mai 1941, de nombreuses agences et les employés
de plusieurs journaux s'installèrent temporairement dans l'une ou l'autre de ces
institutions pour rétablir le contact avec leurs services du reste du pays.
Les dégâts principaux, dans la zone de Fleet Street, furent occasionnés en
deux nuits.
La première fut celle du 29 décembre 1940. Cette nuitlà, l'église St. Bride,
" la cathédrale de Fleet Street ", fut réduite en cendres; Paternoster Row (le
grand centre d'édition) fut détruit et les agents de publicité, les imprimeurs
et les diverses maisons de commerce de ce quartier eurent leurs établissements
incendiés ou sérieusement endommagés. Les bâtiments de presse euxmêmes furent
moins affectés, bien que l'incendie ne put pas être maîtrisé au siège de
l'Associated Press et que des dégâts légers furent infligés par des bombes
incendiaires aux bureaux du Daily Telegraph. Le local du Daily
Express fut atteint par des bombes incendiaires.
La seconde fut celle du 10 mai 1941. Outre que le vieux bâtiment du Daily
News, dans Bouverie Street, et celui du News of the World, de l'autre
côté, furent détruits, la partie haute de Shoe Lane où se trouvaient les locaux
du Morning Advertiser et du Leader, le bâtiment abritant le
World's Press News, l'Advertising World, Condé Nast (couvrant
Vogue et Stitchcraft) et d'autres publications, fut complètement
incendié. Les Bâtiments de l'Odhams Press qui avaient été utilisés pour
l'impression du Daily Herald et du People jusqu'à la réduction du
format des journaux furent sérieusement endommagés, tout comme le fut Salisbury
Square House, où la Newspaper Society avait des bureaux,
Les journaux de province avaient fait des arrangements, d'accommodation en
cas d'urgence analogues à ceux de la presse londonienne et les bureaux et les
machines des journaux des villes voisines furent mis, en vertu de ce plan, à la
disposition des victimes des raids aériens. Le cas du South Wales Argus,
de Newport, Monmouthshire, montre le degré d'efficience d'organisation et
d'adaptabilité exigé pour de tels transferts. Après un raid sur Cardiff, en mars
1941, qui eut pour effet l'évacuation forcée des locaux du Western Mail
(matin) et du South Wales Echo (soir) où, en outre, le South Wales
Evening Post était tiré pour Swansea, à cause d'un raid précédent sur cette
ville, les services de ce journal de Newport produisirent trois journaux du soir
et un du matin, c'estàdire toute la presse quotidienne du sud du Pays de
Galles, en moins de 20 heures Deux des journaux du soir avaient dû être édités
dans la même salle, composés sur la même batterie de machines, clichés avec le
même outillage et imprimés sur les mêmes rotatives. La production des journaux
dans les provinces durant les raids aériens fut encore compliquée par les dégâts
causés aux services publics: eau, gaz, électricité. Après le raid sur Bristol,
en novembre 1940, le Western Daily Press sortit une édition de fortune ‹
une seule feuille à 7 colonnes imprimée d'un côté seulement sans l'aide
d'électricité ou de gaz, sur un marbre plat. Le Bristol Evening Post tira
sa première édition de 20.000 numéros sur 5 duplicateurs commerciaux Gestetner,
les éditions suivantes dans des locaux en dehors de la ville.
*La Publicité en temps de guerre*
(1) Général
Depuis bien des années, la presse britannique dépend de la publicité
commerciale qui lui fournit des revenus lui permettant de couvrir une grande
partie de ses frais. Cette source supplémentaire de revenus l'a mise à même de
se maintenir à un niveau requis tout en restant à l'abri du contrôle
gouvernemental des subventions secrètes des partis politiques ou des intérêts
privés.
En partie pour cette raison et en partie du fait qu'à partir de la
déclaration de guerre le gouvernement reconnut la nécessité de dépenses
raisonnables en publicité (le 3 février 1942 le Chancelier de l'Exchiquier
déclara, en réponse à une question, à la Chambre des Communes, que
l'autorisation ou l'interdiction des dépenses de publicité était déterminée par
les mêmes règles que celles qui s'appliquent aux autres dépenses et qu'il ne
voyait pas de raison d'introduire un traitement différentiel quelconque), la
publicité par la voie de la presse fut autorisée à continuer alors que tous les
autres moyens furent, pour ainsi dire abolis par une série d'ordonnances sur le
contrôle du papier. Elle fut néanmoins sérieusement réduite à cause (1) de la
pénurie de papier, (2) du découragement de toutes les dépenses inutiles et des
activités qui n'avaient pas un rapport direct avec l'effort de guerre.
(II) Espace
Pendant les 30 premiers mois de la guerre, l'espace total accordé à la
publicité de presse fut l'affaire des divers journaux qui pouvaient disposer à
leur guise du papier qui leur était alloué. En mars 1942, toutefois,
l'Ordonnance No. 48 sur le contrôle du papier exigea de tous les journaux et
périodiques qu'ils missent les limites suivantes aux annonces:
Journaux du matin................................................40 % de leur
espace
Journaux du dimanche.........................................4o %
Journaux du soir......................................................45 %
Hebdomadaires, bihebdomadaires,
trihebdomadaires
...............................................55 %
Autres journaux (y compris les feuilles locales ayant la forme de
journal)........................................................................55
%
Bulletins d'informations, revues, ou périodiques: le pourcentage moyen de la
publicité par rapport à l'autre matériel pour l'année prit fin le 31 août
Le nombre d'éditions consécutives d'après lesquelles lé pourcentage permis de
publicité était établi était: journaux du matin 24, journaux du dimanche
13; journaux du soir 24; hebdomadaires, bihebdomadaires et trihebdomadaires
13; tous les autres le nombre d'éditions tirées durant les quatre mois
Juilletoctobre 1941, ou durant n'importe quelle période suivante de quatre mois
Aucun pourcentage de l'espace total à utiliser ou à être assigné aux annonces
dans aucune édition n'était stipulé, sauf en ce qui concerne les hebdomadaires,
les bihebdomadaires et les trihebdomadaires pour lesquels le maximum était
fixée à 66 2/3 %.
Les journaux quotidiens ont rarement profité du maximum de place alloué ‹ le
Daily Mirror, par exemple, avait en 1938, une moyenne de 28 colonnes d'annonces
par jour ‹ en vertu de l'ordonnance sur le contrôle du papier il pourrait encore
en consacrer 10-12 à cet effet. En 1943, la moyenne est en fait de 7 colonnes.
Généralement parlant, le rapport de 1 à 2 entre toute la publicité et la matière
rédactionnelle, qui prévalait en temps de paix, est maintenant de 1 à 3 environ.
(III) Déplacement de media
La ration différentielle d'espace de publicité a entraîné un déplacement des
annonces entre les diverses catégories d'organes de presse. Le tableau suivant
de 170 classes de marchandises portant une marque, accuse (a) un déclin continu
entre 1938 et 1942 des dépenses en annonces dans les journaux du matin et du
soir de Londres et dans les journaux nationaux, (b) une augmentation, à partir
de 1941, dans le cas des journaux techniques et commerciaux, (c) une tendance
analogue en 1942 en ce qui concerne les revues et les journaux de province.
*Sorte de journaux.................................Dépenses
.............................1938...............1939.............1940............1941............1942
.............................£ (sterling).......£ ...................£
...................£ ...................£
Journaux
du matin
londoniens..7,500,000....6,385,000...4,240,000...2,500,000..2,285,000
Journaux
du soir
londoniens
.1,000,000....800,000.......460,000.......300,000......290,000
Journaux
du dimanche
nationaux
...2,320,000...2,100,000....1,700,000...1,200,000...1,000,000
Journaux
techniques......530,000.......440,000.......215,000.......225,000......234,000
Journaux
commerciaux
..420,000.....335,000......226,000........235,000....265,000
Quotidiens
provinciaux..3,650,000...2,900,000..2,125,000...1,800,000...1,875,000
Journaux
hebdomadaires.
1,140,000..960,000...650,000.....620,000........760,000
Revues...........4,100,000...3,750,000...3,065,000...2,560,000...2,685,000
NOTE: Les calculs marqués d'un * ont été établis approximativement, d'après
les tableaux publiés dans la Statistical Review, trimestriel contenant
les Évaluations des Dépenses de la Presse Nationale de toute la GrandeBretagne
Ces estimations sont basées sur la lecture de la presse et sur une compilation
de l'échelle des tarifs.
(IV) Annonces individuelles
Les limitations de l'espace général de publicité se sont accompagnées d'une
réduction de l'espace alloué par les journaux à la publicité faite par les
maisons de commerce. Dans bien des cas, l'espace maximum par annonce pour
réclame commerciale maintenant permis est de colonnes de 1O x 5 cm. ou de
colonnes de 12:5 x 5 cm., selon le format de la feuille, bien que les campagnes
de publicité gouvernementales dépassent ces limites dans des cas spéciaux.
Le désavantage de cette restriction, du point de vue des annonceurs est
attenué, dans une certaine mesure par le fait que plus le nombre des annonces
dans des journaux de format plus petit est restreint, plus chacune a de chances
d'attirer l'attention des lecteurs.
(V) Revenus
La rapport entre les revenus découlant de la publicité et de la circulation
des Journaux est maintenant de 25 % à 75 % respectivement, alors qu'il était
avant la guerre, de 47 % à 53 %. ` Le revenu net des annoncesréclames, y
compris celles du gouvernement et les annonces commerciales et financières a
baissé de plus de 50 % depuis la déclaration de guerre. Le tableau suivant donne
les chiffres pour les années entre 1938 et 1942:
* 1938................£ 28.500.000
1939...................£ 24.250.000
1940...................£ 17.000.000
1941...................£ 13.250.000
1942...................£ l3.000.000
L'examen des 170 classes de produits de marque au cours de la même période
accuse un déclin analogue de 54 %. Pourtant certaines variations sont apparentes
dans les différentes classes de marchandises. En valeur monétaire, les annonces
de médicaments sont celles qui ont le moins diminué: 27 % contre 44 % pour les
articles ménagers, 46 % pour les articles d'alimentation et les boissons, 51 %
pour les produits de toilette et de beauté, 55 % pour les articles
d'habillement, 73 % pour les automobiles et les bicyclettes 79 % pour la radio
les instruments de musique etc, et 83 % pour les meubles et pour les articles de
fumeurs.
Le premier signe du renversement de cette tendance à la baisse apparut durant
le premier trimestre de 1943, lorsqu'on enregistra une augmentation moyenne des
dépenses en annonces de 0:04 % par rapport au trimestre correspondant de1942.
(Les six derniers mois de 1942 avaient accusé un ralentissement de la baisse, le
déclin total n'étant que de 5:86 % de plus que pendant la période correspondante
de 1941 et le nombre des annonceurs étant de 3,057 par comparaison avec 2.599 en
1941.) La courbe montante fut maintenue durant les deuxième et troisième
trimestres de cette année, les pourcentages augmentation sur les dépenses des
périodes correspondantes de l'année dernière étant 3:38 % et 3:85 %
respectivement.
(VI) Tarifs
Les tarifs des annoncesréclames ont généralement augmenté de 20 %
à 50 %, comme le montrent les chiffres suivants:
....................................................................................1939......................1943
News Chronicle.
2 cm. 54 sur simple colonne..........................£4 12 6 ...............
£8 15 0
Par 2 cm. 54 par col.,
par 1.000
numéros..........................................
.83d............................ 1.75d
Star
2 cm. sur simple colonne...............................£3 0
0....................... £4 7 6
Par 2 cm. 54 par col. par 1.000
................. 1.47 d.......................... .86d
Daily Express
Prix par 2 cm.
54............................................ £6 10 0 ................... £9 0
0
Par 2 cm. 54 par 1.000........................................
61d.......................... .86d
Sunday Express
Prix par 2 cm. 54
..........................................£5 10 0.......................£7 10 0
Par 2 cm. 54 par 1.000...................................
.85d.............................1.10 d
Evening Standard
Prix par 2 cm
54..........................................£4 10
11.............................£6 5 0
Par 2 cm. 54 par
1.000....................................2.7d...............................3.04d
(VII) Changements dans la technique des annonces
La réduction de l'espace réservé aux annonces individuelles a nécessité
certains changements techniques dans la présentation. C'est ainsi, par exemple
que l'utilisation de la " continuité " dans les annonces, est interdite. La
tendance à limiter les annoncesréclames au type " affiche " qui s'était
manifestée par réaction, chez bien des annonceurs, au début de la guerre, n'a
pas persisté. Actuellement, la plupart d'entre eux sont au courant de l'art de
la présentation de leur affaire en miniature.
Bien des annonceurs ont résolu les problèmes de l'annonce prestige en reliant
leur copie aux campagnes gouvernementales. De cette manière, ils maintiennent le
nom de leur produit sous les yeux du public sans risquer de causer de
l'irritation en recommandant des produits difficiles à trouver. C'est ainsi que
Dunlops insiste sur l'économie des pneus; les Lever Brothers expliquent comment
les bas peuvent être lavés " sans Lux "; la Saxone Shoe Company donne des
détails sur la conservation des chaussures, à l'appui de la campagne du " Faites
durer et raccommodez ". D'autres ont offert leur espace au gouvernement, en en
informant le public. Un exemple en est l'espace fourni par la Société des
Brasseurs au Ministère de l'Information pour sa campagne du " Qu'estce que je
fais ? ".
(VIII) Annonces du gouvernement
Les annonces gouvernementales, dans la presse, né sont pas entièrement une
mesure du temps de guerre. Avant 1939, plusieurs Départements, notamment
l'Administration générale des Postes, avaient profité des méthodes de publicité
pour annoncer certaines innovations. Les développements du temps de guerre se
sont effectués principalement dans les domaines de la coordination et de la
croissance.
Les campagnes du temps de paix étaient menées indépendamment les unes des
autres, le contrôle de la Trésorerie s'exerçant sur les finances seulement et
non sur les méthodes. Cependant, en 1938, un contrôle central fut envisagé pour
le cas où la guerre serait déclarée. Le plan général stipulait que tout
département qui considérait que la publicité aiderait à la solution de ses
problèmes devrait se mettre en rapports, par l'intermédiaire de sa branche des
Relations Publiques, avec le Ministère de l'Information, et formuler son cas.
Les chances seraient examinées à la fois sous l'angle de la publicité et du
point de vue de la politique de guerre; et si le Ministère les approuvait, il
chercherait à obtenir l'autorisation nécessaire de la Trésorerie. Quand la
permission serait accordée, le Ministère conduirait la campagne, agissant pour
le Ministère " client " en cause, et il passerait des commandes aux agences
choisies de publicité, de la même manière que pour les autres contrats
gouvernementaux.
Aucun département gouvernemental n'était obligé de patronner cette
organisation centrale, mais jusqu'en août 1942, tous à deux exceptions prés,
passaient par le Ministère de l'Information.
Les deux exceptions étaient le Comite des Épargnes Nationales et le Ministère
des Vivres. Le Comité des Épargnes Nationales a mené une campagne ininterrompue
d'annonces depuis 1918 et il fut jugé opportun de lui laisser les mains libres.
Le Ministère des Vivres entreprit sa publicité dès le premier jour de la guerre
et il mit en ¦uvre les plans compliqués qu'il avait élaborés pour sa campagne.
Ces deux départements sont directement responsables devant la Trésorerie et ils
ne viennent sous la juridiction du Ministère de l'Information que pour des
questions de censure et de politique morale, et ils s'en remettent à lui du soin
de désigner les agences de publicité et la coordination des achats de leurs
espaces de publicité.
Cette coordination, qui alloue une priorité convenue aux campagnes des divers
départements, fut mise en vigueur à la requête des journaux euxmêmes qui
éprouvaient de la difficulté à loger tout le matériel gouvernemental et
commercial dans le peu d'espace qui leur était laissé pour la publicité. Elle
est très sensible aux besoins de la politique du gouvernement dans leur
ensemble, et elle équilibre le recrutement urgent d'infirmières et les soucis de
la récupération, la sagesse de l'immunisation contre la diphtérie et l'annonce
d'un nouveau taux de tickets d'habillement.
Les agences de publicité sont nommées sur la recommandation d'un Comité
Conseil du Ministère de l'Information et elles reçoivent des contrats pour une
somme donnée pour une période donnée. Aucune agence n'est désignée à titre
définitif, et elle ne s'occupe pas de toutes les annonces émanant de tel ou tel
departement.
Les dépenses totales du gouvernement en annonces, de mars 1940 à octobre
1943, sont évaluées à £ 6.408.290, soit approximativement 11 % du total des
dépenses de publicité pour cette période. Les dépenses trimestrielles les plus
élevées furent celles des trois derniers mois de 1942, alors que 30 Départements
dépensèrent £ 643.950; les plus faibles furent celles du second trimestre de
cette annéelà, alors que 28 départements dépensèrent £ 353.616. Le nombre de
départements engagés, chaque trimestre, dans des campagnes de publicité, varie
de 20 à 34. Les dépenses les plus fortes ont été celles du Comité des Épargnes
Nationales dont le débours total a dépassé 1 million 1/2 de livres sterling.
D'autres départements qui ont dépensé lourdement sont le Ministère des Vivres
qui versé plus de £ 1.420.000; le Ministère du Combustible qui, entre septembre
1939 et septembre 1943, a dépensé £ 627.710; le Ministère du Travail £ 53l.673;
le Ministère de l'Agriculture £ 475.976; le Ministère de Commerce £ 243.754; le
Ministère de la Sûreté Nationale £ 214.807; le Ministère du Ravitaillement £
153.154.
Le gouvernement se voit allouer un escompte supplémentaire de 2 1/2 % sur les
taux ordinaires d'espace pour ses annonces, ce qui est un arrangement du temps
de guerre seulement, mais les journaux ont autant le droit de refuser la copie
du gouvernement que celle des firmes commerciales. Les seuls autres privilèges
accordés au gouvernement sont l'allocation d'un espace plus grand par annonce
que le maximum commercial, et une plus grande fréquence d'insertion. Un format
fréquent est celui de colonnes de 20 cm. 32 x 5:08 et il n'est pas rare de voir
une annonce gouvernementale de 27 cm. 94 x 5:08 ou même de 27:94 x 6:62, si cet
espace est jugé d'importance capitale. Des demipages furent utilisées pour les
premières annonces sur le combustible et lors de l'explication de l'effet de "
l'enrôlement " sur les femmes.
On trouve souvent un certain nombre de différentes campagnes officielles dans
le même journal, puisque les mesures administratives qui exigent une
explication, ne peuvent pas attendre leur tour mais doivent sortir comme "
nouvelles ". Des statistiques récentes montraient que pendant une période de
trois mois en 1942, le gouvernement utilisa 7:5 % de l'espace total de publicité
du Times; 10 % du Daily Telegraph; 11 % du Daily Express;
10 % du Daily Mail 15 % de l'Evening News; 15 % du Daily
Sketch; 27 % du Sunday Times, 26 % de The People; 24 % des
News of the World et 29 % du Sunday Express.
*ANNEXE A*. Propriété des journaux
Il y a, en Grande Bretagne, 6 entreprises de presse qu'on pourrait appeler
des Trusts, en ce sens que ce sont des combines contrôlées par des corporations
financières ou des " chaînes " qui n'ont pas de bases locales particulières. Ce
sont, avec le nombre de journaux qu'elles contrôlent:
Associated Newspapers (Rothermere) contrôlant deux journaux nationaux,
1 journal londonien du soir, 10 journaux du soir provinciaux dans 9 villes, et 8
hebdomadaires.
Kemsley Newspapers, contrôlant 5 journaux nationaux et 13 provinciaux
(5 du matin, 6 du soir et 2 du dimanche dans 6 villes).
Westminster Press Newspapers, contrôlant 13 provinciaux (4 du matin, 8
du soir et 1 du dimanche dans 8 villes) et 22 hebdomadaires.
Express Newspapers Limited (Beaverbrook), contrôlant 2 nationaux (1 du
matin et I du dimanche) 2 provinciaux (1 du matin et I du soir) et 1 londonien
du soir.
Provincial Newspapers Limited, contrôlant 4 provinciaux du soir dans 4
villes et 7 hebdomadaires).
Portsmouth and Sunderland Newspapers, contrôlant 3 provinciaux du soir
dans 3 villes.
(Les deux derniers indiqués sont, par comparaison, de petites entreprises que
nous avons inclues parce que leurs propriétés ne sont pas sur une base locale.
Southern Newspapers Ltd, n'est pas inclue comme Trust parce que, bien que
possédant 3 journaux provinciaux dans 3 villes, ces organes sont tous dans une
zone relativement petite du même district.)
*ANNEXE B*. Nombre, type et location des journaux
Il y a 128 journaux du matin, du soir et du dimanche en GrandeBretagne,
soit:
19 nationaux, dont 8 du matin et 11 du dimanche.
3 journaux du soir londoniens.
106 provinciaux dont 25 du matin, 77 du soir et 4 du dimanche.
Il y a des journaux provinciaux du matin, du soir et du dimanche, dans 65
villes dans 29 desquelles des journaux sont contrôlés par les Trusts. Dans 23
villes, les Trusts ont un monopole. Dans 9 villes, ils contrôlent les journaux
du matin et du soir, mais dans 4 de cellesci ils ont des concurrents locaux.
Dans 16 villes, le seul journal local est un organe du soir des Trusts. Il y a 4
provinciaux du dimanche dans 4 villes, dont 3 sont la propriétés de 2 Trusts.
Des 106 journaux provinciaux 60 % sont indépendants.
Il y a 193 villes de 50.000 habitants ou plus en GrandeBretagne, dans un
tiers desquelles sont produits des quotidiens ou des dominicaux locaux. Les deux
autres tiers sont en majorité " alimentés " par le journal de la ville la plus
proche.
Il y a 788 journaux hebdomadaires dont 77 sont produits dans le Grand
Londres, 711 dans les provinces. Presque tous sont indépendants, moins de 40
pour cent étant contrôlés par les trusts. Les hebdomadaires provinciaux sont
publiés dans 657 centres et beaucoup d'entre eux ont des éditions localisées
dans des régions adjacentes.
*ANNEXE C*. Associations et agences de presse
Les trois principales organisations de presse sont:‹
La Newspaper Proprietors' Association, représentant les journaux nationaux de
GrandeBretagne.
La Newspaper Society, représentant les journaux provinciaux quotidiens et
hebdomadaires et les journaux hebdomadaires de Londres et de la Banlieue.
La Periodical Trade Press and Weekly Newspaper Proprietors' Association,
représentant les journaux et magazines hebdomadaires de GrandeBretagne.
En outre, il y a le Newspaper Emergency Council, une organisation du temps de
guerre qui agit pour toute la presse britannique.
Les principales agences de presse sont: ‹
La Press Association, agence qui, sans but lucratif, fournit des nouvelles de
l'intérieur aux journaux de Londres et de la province.
Reuters, contrôlé par la Press Association et par la Newspaper Proprietors'
Association, qui alimente la presse en nouvelles du monde entier.
L'Exchange Telegraph, qui s'occupe de nouvelles de l'intérieur et du monde.
La British United Press, succursale britannique de la United Press
d'Amérique.
L'Associated Press de GrandeBretagne, succursale britannique de l'Associated
Press d'Amérique.
Les journalistes d'outremer, à Londres, sont organisés en:
L'Empire Press Union et l'Overseas Empire Correspondence Association. La
E.P.U. est une Union des propriétaires de journaux de l'Empire; I'O.E.L.C. est
composée du personnel de presse de l'Empire dans les bureaux de l'Overseas
Empire à Londres.
L'Association des Correspondants Américains.
L'Association de la Presse Étrangère.
*ANNEXE D*. La Compagnie de fourniture du papier
La compagnie fut établie en mai 1940. Elle a un conseil de 12 directeurs
appartenant à chacune des entreprises de presse qui souscrivirent au fonds
originel de garantie de £1.200.000 . Neuf représentent la presse de Londres,
deux celle de l'Angleterre et du Pays de Galles, et un celle d'Écosse.
C'est une compagnie entièrement sans but lucratif qui travaille pour le bien
de l'industrie dans son ensemble. Aucun journal particulier ne reçoit de
bénéfices spéciaux et les articles de l'Association ne prévoient pas la
distribution de dividendes.
Ses fonctions sont:
(1) d'allouer les fournitures de papier, produit à l'intérieur ou importé,
sur une base équitable et économique. Cette partie de son travail est effectuée
par un comité représentatif de rationnement qui comprend aussi le Contrôleur du
Papierjournal et un représentant des papeteries de l'intérieur;
(2) de fixer et d'égaliser les prix du papierjournal;
(3) d'importer du papierjournal des marchés d'outremer. La négociation des
contrats à long terme avec les papeteries canadiennes et terreneuviennes
implique non seulement l'utilisation des bateaux que possèdent les papeteries,
mais aussi l'achat de navires supplémentaires par la Compagnie. Certains de ces
bâtiments ont été mis, dans des périodes critiques, à la disposition du
gouvernement pour le transport d'articles autres que le papierjournal;
(4) de conseiller les journaux de tout le pays au sujet de leurs arrangements
de dispersion afin qu'ils soient aussi efficients er efficaces que possible
C'est la tâche du Comité de Dispersion, composé d'experts qui entreprennent de
trouver de nouvelles installations si le lieu de dépôt choisi par un journal est
réquisitionné par le gouvernement. Les emplacements les plus commodes pour les
dépôts ont été trouvés dans les champs: les rouleaux sont empilés sur des
plaques de béton et recouverts de bâches.
*Bibliographie*: Les ouvrages et publications suivantes ont servi à la
préparation de ce document:
The Fleet Street Journal, 1942.
The Statistical Review, octobre 194043.
The World's
Press News, divers numéros.
The Daily Press, par Wilson Harris.
Wartime Trading Bulletin, Nos. 26 et 94.
Political and
Economic Planning, septembre 1935.
The Monthly Circular of the
Newspaper Society, janvier 1941mai 1941.
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------------------------- FIN DU FICHIER presseguerre1 --------------------------------